Breizh Amerika, une association œuvrant pour le rapprochement de la Bretagne et des Etats-Unis est de retour en Louisiane pour célébrer la fête de la Bretagne et une amitié britto-cajun qui pourrait déboucher sur des échanges économiques et culturels soutenus. Après plusieurs concerts mémorables dans la célèbre Bourbon Street et plusieurs pubs du Vieux carré de New-Orleans, Breizh Amerika, co-fondé par Charles Kergaravat, un breton originaire de New-York et vice et versa, a mis le cap vers le sud-ouest de la Louisiane et le pays cajun. A Bâton-Rouge, la capitale de la Louisiane, ils ont été applaudis par les sénateurs dans l’hémicycle de la chambre des représentants en séance plénière avant d’être reçus par le vice-gouverneur et de nombreux responsables du monde économique et culturel louisianais. Au fil des rencontres, qu’il s’agisse d’économie ou de culture, les Bretons ont été frappés par l’enthousiasme des Louisianais pour la Bretagne, en particulier en pays cajun. « Nous avons souvent la visite de francophones, explique Michael Vincent, du Comité de développement de la langue française en Louisiane (CODOFIL), et c’est toujours un plaisir, il y a toujours un côté festif. Mais avec les Bretons, c’est différent, il y a une vraie compréhension mutuelle, quelque chose de profond qui vient de notre histoire et de notre combat pour garder notre langue et notre culture vivantes ». « Avec vous-autres, c’est bon, on se comprend ! » Au Biergarten de Lafayette, tandis que Simon, Alex, Max, Tanguy et Trey, les musiciens du collectif, emmenaient leur répertoire sur les rivages inexplorés des bayous cajuns, une bière bretonne brassée pour le festival de LaFayette, la Bay’Oust, coulait à flot, sublimant les échanges entre les Bretons et les Cajuns. « Souvent les Français nous corrigent, on a l’impression de ne pas parler comme il faut, mais avec vous autres, ç’est bon, on se comprend », s’étonnait ainsi Tracy, un cajun qui comme la plupart des anciens, tient le français de ses parents. Longtemps stigmatisé et même interdit dans l’enseignement, le français cajun descend à la fois de la langue des premiers colons et de celle des Acadiens réfugiés en Louisiane. Toujours fragile – il n’est parlé que par 4% de la population –, il jouit désormais d’un soutien politique et populaire. Dans tout le pays, des écoles en immersion, en partie financées par la France et l’Etat de Louisiane, permettent aux plus jeunes d’apprendre une langue dont la transmission s’est largement interrompue au cours du XXe siècle. En conséquence, la grande majorité des locuteurs de langue maternelle ont plus de soixante-dix ans. « La French Table » Depuis les années 1970, grâce aux efforts du mouvement cajun et du CODOFIl, la langue connaît cependant un véritable renouveau. « Il est incontournable d’enseigner un français standard pour élargir l’enseignement, explique Marguerite, docteur en linguistique et spécialiste des langues minoritaires. Mais nous devons aussi garder la couleur, la personnalité du français cajun, car c’est notre culture, c’est essentiel. Moi-même quand j’ai commencé le français, j’étais un peu perdue, j’avais un accent un peu anglais et je devais parler le français comme une parisienne mais moi je suis pas parisienne. C’est au Québec que j’ai compris qu’il fallait parler notre français à nous, avec nos expressions, notre accent, çà fait partie de notre histoire. Désormais beaucoup de jeunes apprennent d’abord le français standard et cherchent ensuite à retrouver le cajun parlé par leurs parents, leurs grands-parents. Il y a des dictionnaires et des échanges entre générations pour les aider et çà marche bien ! » Dans tout le pays cajun, chaque semaine, des milliers de francophones, toutes générations confondues, prennent le petit-déjeuner ensemble pour parler leur langue. Au café Victor, à la Nouvelle-Ibérie, la « French Table », la seule table revêtue d’une nappe blanche, leur est même réservée ! Certains d’entre eux, n’auraient pour rien au monde raté le rendez-vous avec leurs « cousins » à l’occasion de la fête de la Bretagne, qui s’est tenue pour la deuxième consécutive à Scott à deux pas de Lafayette. Tandis que Moriah, une danseuse cajun auteur d’un film sur les Cajuns et les Créoles, enseigne les rudiments du Two-steps et du Zydeco aux invités bretons, une fillette sillonne entre les tables du centre culturel en fredonnant la chanson bretonne Tri Martolod. Bryan, son père ne cache pas sa fierté. Ce cajun passionné de Bretagne qui vend des t-shirts célébrant l’amitié entre les deux pays espère que le voyage du collectif et la fête de la Bretagne débouchera sur des relations durables entre les deux pays. Bernez Rouz, président du Conseil culturel de Bretagne estime lui aussi que tous les éléments sont réunis pour cimenter ces échanges : « La Louisiane est une formidable porte d’entrée pour les Bretons aux Etats-Unis, car nous y sommes reçus de manière extrêmement chaleureuse, comme si cela allait de soi, comme si nous nous étions toujours connus. C’est lié à la langue mais aussi aux origines des Cajuns, qui sont plus nombreux qu’on ne le croit à avoir des origines bretonnes. » Par - Yann Rivallain
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Ce matin, nous quittons la ville de « New-Orleans » pour la capitale de la Louisiane: Bâton-Rouge. C’est ici que fini officiellement le Mississipi qui se diffuse dans une sorte de delta formé d’innombrables bayous qui sont des routes navigables sur lesquels circulaient les premiers colons venus de France. Nous avons rendez-vous avec l’équipe de travail du Lieutenant-Gouverneur de l’état de Louisiane. Le Lieutenant-Gouverneur; Billy Nungesser, est le numéro 2 de l’Etat (State) et est notamment chargé du développement du tourisme en Louisiane, c'est pourquoi Breizh Amerika a mis un point d'honneur à le rencontrer ainsi que son équipe. Le Festival Interceltique de Lorient (FIL) ayant rejoint Breizh Amerika en tant que partenaire a également décidé de nous rejoindre et d'envoyer une délégation en Louisiane. C'est Lisardo Lombardia, directeur du Festival et Bruno Jaouen, vice-président du Festival qui se sont joint à nous. Ces derniers ont présenté le FIL dans le but de pouvoir effectuer des échanges dans le futur. Les collaborateurs du Lieutenant-Gouverneur ont été très attentifs aux atouts de Breizh Amerika ainsi qu'aux atouts du Festival Interceltique de Lorient; plus gros festival urbain d'Europe! Les collaborateurs ont été intéressés par le fait qu’il peut être un diffuseur de l’art et la culture cadienne comme par exemple le chanteur Zachary Richard qui était l’invité en 2015. Ceci a donc bien été noté par les représentants de l’état qui ont compris également que le Festival pouvait être un promontoire pour des échanges économiques et universitaires entre les deux régions. Breizh Amerika et son partenaire, le FIL, vont travailler en étroite collaboration pour développer une potentielle année des Etats-Unis au festival de Lorient d'ici 2020, Suite à cette rencontre, nous nous rendons à la Louisiana State University (LSU) dans le département « LSU AgCenter ». Rappelons que notre hôte Michel Vincent est chercheur dans ce même département. Ce département fait partie de la branche « Agricole et Agro-alimentaire » de la prestigieuse université. Ici, se réalisent des projets de conception et valorisation de nouveaux produits et de valorisation de l’agriculture de Louisiane. Gaye qui est en charge du Food Incubator nous reçoit dans son laboratoire et nous présente sa toute récente nouveauté à base de « cajuns pickles » : ce sont des cornichons tranchées, épicés et légèrement sucrés qui conservent tout leur croquant et qui pourraient bien accompagner des crudités ou même être dégustés à l’apéritif. Un potentiel pour la Bretagne selon elle. Gaye nous fait visiter également ses salles de laboratoire et nous fait savoir que le LSU AgCenter serait prêt à collaborer avec une université ou un organisme breton sur l’élaboration de nouveaux produits ou de valorisation de déchets agricoles. Par exemple, Michel nous confiera travailler sur la valorisation des biopolymères à base de végétaux renouvelables dérivés de la canne à sucre, matière première presque inépuisable en Louisiane. Ils nous ont ainsi présenté la fabrication de bouchons de bouteille de vin ou de cidre à base de biopolymères dérivés de la canne à sucre, premiers bouchons neutres en carbone au monde et qui rivalisent économiquement avec les nouveaux bouchons issus de produits pétroliers (remplaçant le liège), pas vraiment éco-responsables. Cette section de la LSU est une excellente source d’incubation pour des start-ups de l’agro-alimentaire qui souhaitent se développer aux Etats-Unis… Ensuite, nous avons rendez-vous pour déjeuner dans le restaurant de LSU avec le président du CODOFIL, Docteur William Arcenaux. Le Conseil pour le Développement du Français en Louisiane est une agence de l'État pour la promotion de l'usage du français (aussi bien français métropolitain que le français cadien) dans la population de Louisiane. Il n’y a plus qu’environ 200 000 locuteurs sur les 4 ou 5 millions d’habitants de Louisiane : En 1968, un décret d’un représentant (député) Louisianais, James Domengeaux, a décidé de « faire tout ce qui est nécessaire pour encourager le développement, l'utilisation et la préservation du français tel qu'il existe en Louisiane pour le plus grand bien culturel, économique et touristique pour l'État ». Le Codofil est très important puisqu’il veille à la qualité de l'enseignement du français qui est dispensé aux 70 000 élèves et étudiants francophones louisianais. A noter que le Consulat Général de France à La Nouvelle-Orléans et le Département d'Éducation de Louisiane sont partenaires du Codofil. Docteur Arcenaux, est professeur d’histoire au LSU, nous confiera avoir du sang breton dans les veines du côté de son arrière-arrière-grand-mère. Il a écrit plusieurs livres dont un sur l’histoire des Cadiens d'Acadie (sud de la Louisiane francophone et dont Lafayette est la capitale). LAFAYETTE, capitale de l’Acadie Nous nous rendons justement à Lafayette, ville principale de 110 000 habitants où a lieu chaque année le Festival International de Louisiane où l’on nous attend au Centre International avec Philippe Gustin, responsable-négociant international, pour une « table ronde » avec de nombreux entrepreneurs de la région décidés à rencontrer leurs homologues de Bretagne. Philippe est d’origine Belge mais il est tombé dans la marmite cadienne et dirige ce centre d’échanges économiques internationaux. Les échanges sont très prolifiques. Charles Kergaravat, fondateur et président de Breizh-Amerika, présente l’association et la délégation du Festival Interceltique de Lorient qui nous accompagne. Nous rencontrons Zachary Barker du LITE (Louisiana Immersive Technology Enterprise) qui est à l’affut des opportunitées économiques avec sa « Opportunity Machine » (Centre des Opportunités) et aussi Terry Huval de l’Université LSU, responsable de l’équipement en fibre de la région, qui nous explique avoir équipé en fibre optique toute la région de Lafayette en 3 ans seulement sans avoir eu besoin de passer par des aides gouvernementales. Il nous explique que le secteur était très déficitaire, voire même inexistant, en communication par fibre optique : aujourd’hui, l'Acadie est un exemple pour les autres régions désenclavées Américaines. Ce cablage en fibre optique apporte l’installation de nouvelles entreprises qui viennent s’y installer. Nous rencontrons également d’autres forces vives de Lafayette qui désirent réaliser des échanges économiques avec la Bretagne et pourquoi pas avec Lorient qui est une ville comparable et de même proportion. Par exemple, Rosemary Parisi, importatrice, qui importe déjà du vin de France mais aussi du « cidre bouché », est bien décidée à importer maintenant du « cidre bouché breton ». Elle fut aussi conquise par le pâté « Hénaff » qui était présenté en dégustation avant le concert du Breizh Amerika Collective. Elle souhaite maintenant rencontrer des représentants de la société bretonne Hénaff. Nous rencontrerons également Julie Bordelon, responsable de la communication par vidéo ou encore des représentants de la CODOFIL comme Charles Larroque et Carr Willkerson. Christophe Pilut, responsable communication du Centre International nous présentera également des responsables du secteur tourisme comme David Chéramie du Bayou Vermillon District et Céleste Gomez, directrice de "Saint-Landry Tourist Commision". Lafayette nous accueille les bras ouverts et nous auront l'honneur d'être nommés «Citoyens d’Honneur de la ville de Lafayette». La cérémonie de consécration a lieu avant le concert du Breizh Amerika Collective et c'est Philippe Gustin qui nous a remis les honneurs de la part de la mairie de Lafayette. Chaque représentant de Breizh-Amerika et représentant du Festival Interceltique de Lorient recevra individuellement un diplôme d’honneur de la Ville de Lafayette et représentant "l’hommage suprême" de nos hôtes envers nous et démontrant l’intérêt et l’espoir qu’ils investissent en nous pour représenter cette merveilleuse municipalité de Lafayette. S'en suivi le concert du Breizh Amerika Collective au Jefferson Pub au centre ville de Lafayette qui fut un succès au cours duquel tout le public se mit a danser en une ronde immense. Un de nos hôte acadien, Bryan, chantera même le Bro Gozh Ma Zadoù avec notre chanteur Lors Landat! |
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Breizh Amerikais an organization established to create, facilitate, promote, and sponsor wide-ranging innovative and collaborative cultural and economic projects that strengthen and foster relations and cooperation between the United States of America and the region of Brittany, France. |